Des téphras piégés par le karst ardéchois : contexte et chronostratigraphie du remplissage de l'Aven du Devès de Reynaud (Saint-Remèze, Ardèche)
Simon Puaud  1@  , Yves Billaud  2@  , Olivier Tombret  1, 3@  , Laurent Crepin  1@  , Mélanie Lepenant  1@  , - Masc  4@  , Matthieu Lebon  1  , Antoine Zazzo  3  , Jean-Jacques Bahain  1  , Christophe Falgueres  1  , Lisa Garbe  1  , Pierre Voinchet  1  , Évelyne Debard  5  , Jean-François Pastre  6  
1 : UMR 7194 HNHP / Département Homme & Environnement MNHN
CNRS : UMR7194
Musée de l'Homme 17, place du Trocadéro F-75 116 Paris -  France
2 : UMR 5138 arar
CNRS
DRASSM 147, place de l'Estaque 13 016 Marseille -  France
3 : Archéozoologie, archéobotanique : sociétés, pratiques et environnements
Museum National d'Histoire Naturelle, Centre National de la Recherche Scientifique : UMR7209
Muséum national d\'Histoire naturelle - Case postale 56 - 55 rue Buffon - 75005 Paris -  France
4 : Montélimar Archéo-Spéléo-Club Service de la Vie Associative
**
1, avenue St-Martin F-26 200 Montélimar -  France
5 : **
**
25, rue Paul Chevrel F-69370 Saint-Didier au Mont d'Or -  France
6 : UMR 8591 Laboratoire de Géographie Physique - Environnements Quaternaires et Actuels
CNRS : UMR8591
Bât. Y 1, place Aristide Briand F-92 195 Meudon Cedex -  France

L'Aven du Devès de Reynaud (Ardèche) s'ouvre sur le plateau de Saint-Remèze (rive gauche des Gorges de l'Ardèche). Au XIXème siècle, les travaux de recherche des phosphates livrent des restes de faune quaternaire (Martel, 1894 ; Chantre, 1901 ; Debard et Philippe, 2007). En 1974, l'un de nous (Y.B.) y découvre les 2 téphras dans le remplissage anciennement exploité. La séquence sédimentaire résulte du comblement d'un aven-piège désormais obstrué. Elle atteint près de 4 mètres d'épaisseur et inclut téphras, niveaux paléontologiques et spéléothèmes. La minéralogie et géochimie des téphras (Debard et Pastre, 2008) montrent leur proximité avec les produits phréatomagmatiques de la province volcanique du Bas-Vivarais datés selon les chronologies entre 190 et 24 ka (Sasco et al., 2017) ou 170 et 45 ka (Guérin et Gillot, 2007). La biochronologie (Guérin, 1980) rapproche la faune des niveaux supérieurs de la biozone MNQ26 (<117 ka). L'objectif du projet TéphrArd est de préciser le cadre chronostratigraphique de ce site d'exception en utilisant différents supports datables (minéraux volcaniques, os, dent, spéléothème) et de contextualiser les dépôts par l'analyse sédimentologique. Les premiers résultats montrent que :

- la séquence repose sur un spéléothème de plus de 400 ka ;

- les premiers dépôts sont contemporains ou plus ancien que le MIS9 (date U-Th sur calcite) ;

- le téphra inférieur pourrait être contemporain d'une phase ancienne de l'activité volcanique ;

- le téphra supérieur (45 ka), d'une phase récente ;

- la coulée stalagmitique scellant le remplissage marque le début de l'Holocène. L'analyse granulométrique des dépôts montre la finesse de leur texture et l'absence de dépôts grossiers. La monotonie de la sédimentation limono-argileuse est rompue à 4 reprises par la précipitation chimique des spéléothèmes et l'intercalation des téphras. L'organisation des dépôts témoigne de conditions de mise en place contrôlées par un hydrodynamisme de faible énergie. Les téphras n'ont été que faiblement repris (qualité du tri conservée).



  • Poster
Online user: 53 Privacy
Loading...