Au carrefour des Causses cévenols, des garrigues montpellieraines et de la plaine littorale, la moyenne vallée de l'Hérault se caractérise par l'écoulement du fleuve éponyme au creux d'un système de terrasses alluviales. Elle est à la fois une zone de transfert sédimentaire soumise aux aléas climatiques régionaux, mais également une zone attractive pour les sociétés humaines de par la présence de terres arables et d'un accès direct à l'eau douce.

Ainsi, depuis près de 30 ans, les fouilles archéologiques menées dans la vallée ont permis la mise au jour d'un ensemble de sites attestant de l'occupation de la plaine alluviale, de l'âge du Bronze jusqu'à l'antiquité romaine.

Cependant l'hydrographie ancienne de l'Hérault dans sa moyenne vallée restait jusqu'à présent encore méconnue.

Considérant que l'évolution hydro-géomorphologique du fleuve depuis l'âge du Bronze est la conséquence des interactions entre facteurs naturels et anthropiques, comment restituer cette évolution à travers l'analyse géoarchéologique ?

A travers le couplage des archives sédimentaires, cartographiques et archéologiques mises en relation dans une analyse en trois échelles : celle de la vallée, celle du fleuve et celle de l'archéologie, nous avons pu répondre à cette question dans le cadre d'un mémoire de recherche sur deux ans.

Ainsi, le géoréférencement des cartes anciennes a permis d'isoler les paléochenaux de l'Hérault encore actifs au XVIIIème siècle. La réalisation de coupes géologiques, le long de la moyenne vallée, a pu mettre en évidence les zones à plus forte capacité morphogène. Enfin, l'analyse stratigraphique de coupes de terrain réalisées sur des chantiers archéologiques ainsi que l'analyse de la répartition spatiale des sites, nous ont permis de restituer à plus petite échelle les dynamiques hydromorphologiques du fleuve. A terme, l'analyse croisée des données géomorphologiques et archéologiques nous a permis de restituer une vue planimétrique de l'évolution de l'Hérault depuis l'Age du Bronze.