Histoire des feux, dynamiques environnementales et pratiques anthropiques du Mésolithique récent à la fin du Néolithique dans la Plaine de Caen (Normandie).
Laurence Lemer  1, 2@  , Agnès Gauthier  2, *@  , Laurent Lespez  3, *@  
1 : Trajectoires - UMR 8215  -  Website
CNRS : UMR8215, Université Paris I - Panthéon-Sorbonne
UMR 8215 Trajectoires MAE 21 allée de l'Université 92023 Nanterre cedex -  France
2 : Laboratoire de géographie physique  (LGP)  -  Website
Université Panthéon-Sorbonne, Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne - Paris 12, Centre National de la Recherche Scientifique : UMR8591
bat. Y 1 Place Aristide Briand 92195 MEUDON CEDEX -  France
3 : Laboratoire de géographie physique (LGP)
CNRS : UMR8591, Université Paris I - Panthéon-Sorbonne, Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne (UPEC)
bat. Y 1 Place Aristide Briand 92195 MEUDON CEDEX -  France
* : Corresponding author

 L'étude du signal incendie dans le cadre de recherches paléoenvironnementales multi-paramètres à haute résolution temporelle témoigne de l'importance du feu comme agent perturbateur des écosystèmes forestiers durant l'Holocène. Dans le Nord Ouest de l'Europe, si le climat est peu propice au déclenchement d'incendies, le feu semble pourtant avoir joué un rôle dans les dynamiques forestières naturelles. En revanche à partir de la fin du Mésolithique, et surtout au Néolithique, une grande partie de ces incendies est associée à des indices d'anthropisation. Les pics d'incendies peuvent alors témoigner de pratiques humaines visant à gérer les ressources forestières et/ou à défricher des espaces voués aux activités agropastorales.

 En Normandie, l'influence de l'anthropisation sur le couvert végétal n'avait jamais fait l'objet d'analyses fines. L'objectif de cette communication est donc de discuter de la part du rôle des pratiques humaines dans les dynamiques environnementales à partir de deux séquences sédimentaires issues de la Plaine de Caen. Celle de Cairon, dans le vallon du Vey, se situe à proximité immédiate d'occupations datées du Néolithique, alors que celle des marais de Chicheboville-Bellengreville est dépourvue de liaison avec des occupations anciennes. Cette dernière fournie un enregistrement de référence des dynamiques régionales entre le Mésolithique récent et la fin du Néolithique (c. 6500 à 2500 cal. BC). Sur ces deux séquences, des analyses multi-paramètres (sédimentaires, signal incendie, pollens et micro-restes non polliniques) à haute résolution temporelle ont été réalisées. Nos résultats nous permettent de proposer une première histoire des feux en Normandie en lien avec les dynamiques forestières et les pratiques humaines. La séquence de référence témoigne de l'occurrence de pics d'incendies importants et récurrents dès le Mésolithique récent, et qui s'intensifient au cours du Néolithique. A Cairon, l'origine des épisodes de feux à la transition du Mésolithique et du Néolithique, ainsi qu'au Néolithique moyen, reste à discuter.


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